Communiqué de presse · Lundi 3 novembre 2025
Imaginer une alternative écologique et sociale à l’autoroute A1a
Face à la fracture urbaine créée par l’autoroute A1a, des élus des communes de Lausanne et Chavannes-près-Renens, ainsi qu’une députée au Grand Conseil, déposent ce lundi 3 novembre 2025 un postulat commun visant à transformer la portion de l’autoroute A1a entre Crissier et la Maladière, en un corridor multimodal centré sur le tram T2. L’objectif est de réfléchir au remplacement d’un axe aujourd’hui dédié au trafic automobile par un espace repensé pour les transports publics, la mobilité douce, les espaces verts et des lieux de rencontre, afin de répondre aux défis climatiques, sociaux et urbains de la région lausannoise.
L’Ouest lausannois est aujourd’hui divisé par l’autoroute A1a, dont la population subit les nuisances : bruit, pollution, trafic et rupture d’accès au lac. Conçu à une époque où la voiture symbolisait le progrès, cet axe est désormais un obstacle à la cohésion urbaine et écologique.
L’OFROU fait fausse route
En 2007, l’Office fédéral des routes (OFROU), en partenariat avec le Canton, lançait le projet de « réduction du goulet d’étranglement de Crissier ». Celui-ci prévoyait la création de nouvelles jonctions autoroutières à Chavannes-près-Renens, Écublens et Malley, sur la base de projections de trafic très élevées.
Or, ces prévisions ne se sont pas réalisées. Le trafic sur les routes locales, censé augmenter de 25 %, a en réalité diminué de 0,3% par an depuis 2014. Sur l’autoroute, la hausse n’est que de +4%, bien loin des +30 % annoncés.
La croissance démographique (+1,9 % / an) ne s’est donc pas traduite par une explosion du trafic routier, preuve que les habitudes de mobilité évoluent vers des alternatives plus durables.
Une opposition citoyenne claire
En novembre 2024, les populations de Lausanne (72,93%) et Chavannes-près-Renens (68,82%) comme la majorité du peuple vaudois (58,6%) ont largement rejeté les six projets d’extension d’autoroutes nationales. Ce résultat traduit une volonté citoyenne forte : celle de refuser davantage de routes pour la voiture, au profit de solutions collectives et écologiques. Depuis ce vote, la Municipalité de Chavannes-près-Renens s’est jointe à l’opposition locale au projet de nouvelle jonction autoroutière sur son territoire.
Pour rappel, en décembre 2024, le Grand Conseil a pris en considération la pétition "Pétition pour la transformation de l’autoroute A1a (axe Ecublens – Maladière Lausanne) en un boulevard urbain apaisé" déposée en 2022 et munie de 2325 signatures, initiées par les organisations "Sauvons Chavannes" et "Action Climat Écublens" pour la requalification du tronçon de 4.5km d'autoroute A1a entre Écublens et la Maladière (Lausanne) en boulevard urbain.
Réinventer l’autoroute A1a
Loris Socchi (Eà G) et Bertrand de Rham (Les Vert·e·s), respectivement élus des communes de Lausanne et Chavannes-près-Renens ainsi que Mathilde Marendaz (Eà G), députée au Grand Conseil, déposent simultanément un postulat appelant à «développer le réaménagement écologique de l'axe routier de l'Ouest lausannois», afin d’offrir une alternative collective aux véhicules individuels.
Cette transformation répond à trois ambitions majeures :
- Écologique, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre (GES) du transport, principal secteur émetteur en Suisse (plus de 33 % des émissions).
- Sociale, en reconnectant les quartiers, en favorisant les rencontres et en améliorant la qualité de vie (réduction de la pollution de l’air et de la pollution sonore)
- Innovante, en montrant que la Suisse peut se placer à l’avant-garde du changement et de l’aménagement du territoire, comme elle l’avait fait lors de l’expo 64, en construisant pour cette occasion l’autoroute Lausanne-Genève.
Une source d’inspiration locale
Ce projet s’inspire de travaux d’étudiant·exs en architecture de l’EPFL, invité·exs à repenser les autoroutes aux abords de Lausanne. L’un de ses travaux proposait justement d’utiliser l’espace aujourd’hui réservé aux voitures, pour y développer un tramway, la mobilité douce et des espaces publics. Les bénéfices seraient multiples : meilleure qualité de l’air, diminution du bruit, réduction des îlots de chaleur, amélioration de la cohésion sociale et même de nouveaux logements.
Plutôt que de construire de nouvelles jonctions autoroutières, ce projet invite à transformer l’A1a. La faire évoluer, c’est faire évoluer notre rapport à la mobilité : passer d’un symbole du passé à une vitrine de l’écologie et de la modernité.
