actif-trafiC décerne les prix des pires endroits pour les piétons à Genève

Ce lundi 22 septembre, actif-trafiC a décerné les prix des pires endroits piétons à Genève suite à son concours qui a récolté plus de 80 soumissions en moins de 10 jours. Après un choix difficile, des prix ont été décernés en quatre catégories distinctes couvrant chacune une problématique différente : «conflits», «feu rouge», «campagne» et «traversée».

Concours piéton - Les résultats

1.5 MB

Concours piéton · toutes les soumissions

391.72 KB

L’objectif de ce concours était double. D’une part, en demandant à chacun·e de mettre en avant les problèmes que rencontrent les piétons à Genève, il s’agissait de faire émerger des exemples concrets dans le cadre de la campagne en cours sur l’initiative piétonne. D’autre part, le résultat du concours permet de fournir une ébauche de «feuille de route» aux autorités pour améliorer la situation des personnes se déplaçant à pied. En effet, actif-trafiC transmettra aux autorités cantonales et communales cette liste de points noirs en espérant qu’elles comprendront qu’il existe une véritable demande émanant de la population pour régler ces situations.

Rappelons que la marche est le premier mode de déplacement à Genève. Outre qu’il est le mode le plus économe en énergie et en espace, la marche est bonne pour la santé: les médecins recommandent d’ailleurs d’effectuer environ 10'000 pas par jour au minimum. Or, pour cela il faut un espace public propice à ce mode de déplacement. Pourtant, trop souvent à Genève, on dirait que tout conspire à décourager les piétons.

Lancé le 10 septembre dernier, le concours a rassemblé rapidement de nombreuses soumissions. Pour Brigitte Alonso, militante à actif-trafiC: «Recevoir autant de soumissions en si peu de temps était très étonnant! Cela a permis de constater que les problèmes ne sont pas qu’en ville mais aussi en campagne, aux arrêts TPG, etc.»

«Il a été difficile de choisir, tant les endroits étaient tous pires les uns que les autres.» confie Michèle Ischi, activiste à actif-trafiC. «L’article 190 de la Constitution genevoise dit que l’Etat ‘encourage la mobilité douce’,mais il suffit de lancer un questionnaire pour recevoir une avalanche de points problématiques relevés par des gens très divers: jeunes, seniors, hommes, femmes… C’est à se demander s’il arrive à nos autorités de marcher!» explique Joël Fardel, d’actif-trafiC.

«Les lieux que nous récompensons ici ne sont pas tous des endroits où marcher signifie se mettre en danger de mort immédiat, mais plutôt de lieux symptomatiques des principales problématiques que l’on rencontre le plus souvent en tant que piéton.» relève Thibault Schneeberger, coordinateur actif-trafiC. «Nous avons maintenant besoin d’une impulsion politique pour que les besoins des piétons soient réellement pris en compte.»

Les catégories

La catégorie «conflit» met en lumière ces lieux où la place prédominante laissée au trafic motorisé sur la chaussée conduit à monter les différents modes de transport les uns contre les autres. Alors que les déplacements à pied et à vélo sont en forte croissance, la place qui leur est accordée dans l’espace public n’augmente pas suffisamment, ce qui contribue à créer des conflits, encore aggravés par l’accroissement des différentiels de vitesse vélo/piéton avec l’avènement des VAE rapides à 45km/h.

La catégorie «feu rouge» récompense les lieux à l’attente la plus interminable, souvent à la phase verte très courte.

La catégorie «campagne» vise à mettre en lumière les situations hors zones urbaines, où le piéton n’existe tout simplement pas dans l'aménagement: pas de trottoir, souvent pas de passage piéton… et pourtant il existe des arrêts de bus!

La catégorie «traversée», enfin, souligne tous les lieux où franchir la route se fait au péril de sa vie.